Ces mains qui font la différence…
Ci-dessous quelques mains, sept au total, qui ont eu un impact majeur, positif ou négatif, lors de ma « carrière pokéristique » de ces dernières années.
1. Satellite sur PS pour le main event des WSOP 2005. 2 tickets à gagner et nous ne sommes plus que quatre.
Je rentre dans un coup avec JQ, le flop me donne un joli tirage avec 9TX et mon adversaire mise suffisamment pour que je mette en jeu l’ensemble de mon satellite si je call. Et je call sans hésiter, car je « sens » qu’il a AK et que je joue donc les 8, les K, mais aussi les J et les Q. Je trouve ma quinte au flop et je gagne ma place pour les WSOP
2. Main event des WSOP 2006 (encore qualifié via un satellite sur PS).
J’aborde la deuxième journée avec un tapis confortable (plus de 30 000 chips pour un stack initial de 10 000 chips) et je vis 7 à 8 heures d’affilée cauchemardesques. Aucun jeu, aucune paire, pratiquement aucune tête. Mon tapis s’effrite, mais il me reste encore quelque 20 000 quand je relance de 3 BB avec ma première main, KQ assorti à cœur. Un adversaire, qui me couvre, envoie son tapis. Je « sais » que je dois me coucher, qu’il me restera encore 16 ou 17 000 chips pour tenter un move sur un spot plus favorable, mais je trouve de mauvaises raisons (ce type a relancé plusieurs fois à tapis pour montrer un bluff à poil…) et je call. Il montre KK et je sors…
3. Un tournoi à 250 euros à l’ACF il y a quelques mois. En demi-finale, je suis un des chipleaders, l’un des autres chipleader relance beaucoup et j’ai remarqué qu’il jouait très souvent KQ, KJ et avait du mal à les lâcher. Alors que les blindes sont assez élevées, j’ai relancé deux fois en position avancée, une fois avec paire de T, une fois avec paire de 9. Les deux fois, ce joueur me relance fortement. Les deux fois je me couche sans aucune hésitation. Il montre AK sur une main et ne montre pas la deuxième. Aucun regret, je ne « sentais » pas le coin flip à ce moment du tournoi. Arrivé en table finale, je découvre AK et je mise. Il me relance. Je « sais » qu’il est encore sur AK, AQ, KQ ou KJ et qu’il ne voudra pas lâcher. J’envoie mon tapis qu’il call avec AQ. Pas de mauvaise surprise, je deviens énorme chipleader et je vais jusqu’au bout du tournoi.
4. APPT Manille, tournoi à 500$.
Après une piteuse élimination du main event, je me console dans ce « petit » tournoi. En table finale, je suis parmi les gros tapis. Je vais lâcher AQ sur un flop AA6 car je « sens « que je suis dominé par mon adversaire (autre gros tapis et qui me couvre). Je vais folder mon As face up et il montre son A6 en n’en croyant pas ses yeux. Bien sur, je le pensais plus sur AK que A6, mais ce plus beau fold de ma vie me donne un tel respect et une telle confiance à la table que je la domine jusqu’au bout et remporte ce tournoi !
5. APPT Manille, satellite pour l’APPT Seoul
2 tickets à prendre, nous ne sommes plus que 4. Alors que je viens de jeter deux fois paire de 8 preflop sur une relance d’un de mes adversaires, je vais faire un « instant call » avec paire de 3 ! Je suis de BB, seule la SB complète. Je relance de 3BB et il sur relance à tapis. Je « sais » qu’il n’a pas une paire en main et je « sens » que le coin flip et pour moi. J’annonce call en une demi-seconde et je retourne ma paire de 3, sur de moi. Il a deux face cards et non seulement ma paire de 3 tient, mais je touche un 3 supplémentaire au flop
6. APPT Séoul, main event.
Tout début du tournoi, j’ai TT sur un flop T X X. La turn donne une possibilité de quinte si mon adversaire détient QJ. Il me check raise quasiment à tapis. Je me persuade qu’il ne peut pas avoir JQ, mais je call en sachant que je fais une bêtise. Il montre QJ et je sors lamentablement.
7. EFOP à l’ACF
Même cas que précédemment et raconté dans un post récent. J’ai KK en main. KQ peut me battre, mais je me « persuade » qu’il n’a pas KQ. Je call. Il a KQ et je sors piteusement…
* * *
Qu’ont en commun toutes ces mains ? Sans aucun doute qu’à des moments clés du tournoi, où une décision va avoir des conséquences majeures sur le résultat de celui-ci, je « sens » ou je ne « sens » pas le coup.
Je ne veux pas entrer ici dans un discours pseudo-ésotérique, sur le mode « je sens les cartes », je « sens le coup » et je dois ou pas y aller en fonction de cela, sans parler de la « petite voix » d’Isabelle Mercier qui lui dit de caller. Voire encore des cycles de chance Brueliens, qui font que quand on est dans un bon cycle, rien ne peut vous arriver…
Cela dit, je crois par contre de plus en plus que quand on joue en confiance, que la réussite est avec soi, on joue de mieux en mieux. Son esprit n’est pas pollué par quoique ce soit et on fait donc attention, même inconsciemment, à tous les détails nécessaires pour prendre « la » bonne décision au « bon » moment. Entre un call qui paraît « génial » ou « osé » mais qui était bon et un même call « foireux » même en l’expliquant a posteriori par tout un tas de raisons plus ou moins valables, il n’y a souvent que peu de différence.
Pour ma part, j’ai déjà ressenti ces moments où j’ai l’impression de jouer mon meilleur poker, où tous mes sens sont aux aguets, où je joue avec une telle confiance que je sais que je vais prendre la bonne décision. Et d’autres moments au contraire ou tout est flou dans mon esprit, où je me reproche déjà ma relance trop timide preflop avant même de prendre ma décision post flop…
Cette sensation, je ne l’ai clairement pas eue (ou je n’ai pas eu le temps de la ressentir…) lors des EFOP à Paris. J’espère la retrouver rapidement (aux POP en février prochain ?)
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